Sylvain Tesson - Petit traité sur l'immensité du monde
Rédigé par Laurent Navet le 04 août 2014
Extrait de l'avant-propos :
Les internautes naviguent dans les corridors virtuels du cyberworld, des hordes en rollers transhument dans les couloirs de bus. Des millions de têtes sont traversées par les particules ondulatoires des SMS. Des tribus de vacanciers pareils aux gnous d'Afrique migrent sur les autoroutes vers le soleil, le nouveau dieu ! C'est en vogue : on court, on vaque. On se tatoue, on se mondialise. On se troue de piercings pour avoir l'air tribal. Un touriste s'envoie dans l'espace pour vingt millions de dollars. «Bougez-vous !» hurle la pub. «À fond la forme !» On se connecte, on est joignable en permanence. On s'appelle pour faire un jogging. L'État étend le réseau de routes : la pieuvre de goudron gagne. Le ciel devient petit : il y a des collisions d'avions. Pendant que les TGV rusent, les paysans disparaissent. «Tout fout le camp», disent les vieux qui ne comprennent rien. En fait, rien ne fout le camp, ce sont les gens qui ne tiennent plus en place. Mais ce nomadisme-là n'est qu'une danse de Saint-Guy.
C'est la revanche d'Abel. Selon la Bible, Caïn, le paysan, a tué son frère Abel, le berger, d'un coup de pierre à la tête. Ce geste fut à l'origine de l'hostilité entre les cultivateurs et les nomades. Depuis, l'ordre du monde reposait sur la puissance des premiers : la charrue était supérieure au bâton du pâtre. Mais les temps du néo-nomadisme sont arrivés !
Le nomadisme historique, lui, est une malédiction de peuples éleveurs poussant leurs bêtes hors de la nuit des temps et divaguant dans les territoires désolés du monde, à la recherche de pâturages pour leur camp. Ces vrais nomades sont des errants qui rêveraient de s'installer. Il ne faut pas confondre leurs lentes transhumances, inquiètes et tragiques, avec les tarentelles que dansent les néo-agités du XXIe siècle, au rythme des tendances urbaines.
Les internautes naviguent dans les corridors virtuels du cyberworld, des hordes en rollers transhument dans les couloirs de bus. Des millions de têtes sont traversées par les particules ondulatoires des SMS. Des tribus de vacanciers pareils aux gnous d'Afrique migrent sur les autoroutes vers le soleil, le nouveau dieu ! C'est en vogue : on court, on vaque. On se tatoue, on se mondialise. On se troue de piercings pour avoir l'air tribal. Un touriste s'envoie dans l'espace pour vingt millions de dollars. «Bougez-vous !» hurle la pub. «À fond la forme !» On se connecte, on est joignable en permanence. On s'appelle pour faire un jogging. L'État étend le réseau de routes : la pieuvre de goudron gagne. Le ciel devient petit : il y a des collisions d'avions. Pendant que les TGV rusent, les paysans disparaissent. «Tout fout le camp», disent les vieux qui ne comprennent rien. En fait, rien ne fout le camp, ce sont les gens qui ne tiennent plus en place. Mais ce nomadisme-là n'est qu'une danse de Saint-Guy.
C'est la revanche d'Abel. Selon la Bible, Caïn, le paysan, a tué son frère Abel, le berger, d'un coup de pierre à la tête. Ce geste fut à l'origine de l'hostilité entre les cultivateurs et les nomades. Depuis, l'ordre du monde reposait sur la puissance des premiers : la charrue était supérieure au bâton du pâtre. Mais les temps du néo-nomadisme sont arrivés !
Le nomadisme historique, lui, est une malédiction de peuples éleveurs poussant leurs bêtes hors de la nuit des temps et divaguant dans les territoires désolés du monde, à la recherche de pâturages pour leur camp. Ces vrais nomades sont des errants qui rêveraient de s'installer. Il ne faut pas confondre leurs lentes transhumances, inquiètes et tragiques, avec les tarentelles que dansent les néo-agités du XXIe siècle, au rythme des tendances urbaines.

Classé dans : Lectures - Mots clés : Tesson -
Keith Richards - Life
Rédigé par Laurent Navet le 29 juillet 2014
« Rolling Stones ». Un nom mythique derrière lequel se cachent les plus grandes folies et les plus grandes manifestations possible de la démesure. Un succès fou, des tonnes de drogues et de femmes, des millions de fans, des arrestations à outrance, des tournées mondiales, et surtout, des chansons cultes et intemporelles.
Tout le monde à au moins entendu parler une fois des Rolling Stones. Mais combien de personnes peuvent réellement se faire une idée de la façon dont ils vivaient ? Comment se sont-ils connus ? Comment sont-ils parvenus à passer du statut de groupe anonyme à celui de légende vivante ? Comment vivaient-ils leur train de vie infernal ?
Tout le monde à au moins entendu parler une fois des Rolling Stones. Mais combien de personnes peuvent réellement se faire une idée de la façon dont ils vivaient ? Comment se sont-ils connus ? Comment sont-ils parvenus à passer du statut de groupe anonyme à celui de légende vivante ? Comment vivaient-ils leur train de vie infernal ?
Classé dans : Lectures, Guitare, musique - Mots clés : aucun -
Sahara Rocks !
Rédigé par Laurent Navet le 04 juillet 2014
Classé dans : alter eco, musique - Mots clés : Bombino, Tinariwen, Tamikrest -
Eco Tourisme - Arpi'Ane
Rédigé par Laurent Navet le 28 mai 2014
Classé dans : alter eco - Mots clés : ululé -
Carole et Katy
Rédigé par Laurent Navet le 28 mai 2014
Classé dans : alter eco - Mots clés : ululé -
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