Shane Stevens - Au dela du mal
Rédigé par Laurent Navet le 05 novembre 2012
Au-delà du mal (By Reasons of Insanity) est un roman policier écrit par Shane Stevens publié pour la première fois aux Etats-Unis en 1979 et publié en France en 2009.
À 10 ans, Thomas Bishop est placé en institut psychiatrique après avoir assassiné sa mère. Il s’en échappe quinze ans plus tard et entame un périple meurtrier particulièrement atroce à travers les États-Unis. Très vite, une chasse à l’homme s’organise : la police, la presse et la mafia sont aux trousses de cet assassin hors norme, remarquablement intelligent, méticuleux et amoral. Les destins croisés des protagonistes, en particulier celui d’Adam Kenton, journaliste dangereusement proche du meurtrier, dévoilent un inquiétant jeu de miroir, jusqu’au captivant dénouement final.
Le livre fondateur d'un genre
Au-delà de l'événement d'une parution aux airs de résurrection, l'ouvrage est un bijou. Tout d'abord du point de vue de l'intrigue, finement menée, échafaudée autour du personnage central diabolique. Bishop est cette figure qui nous est totalement familière aujourd'hui, mais qui représente un avènement littéraire en cette fin des années 1970 : le tueur en série. Il n'est pas, comme tout tueur en série qui se respecte, un maniaque issu de la cuisse de Jupiter, mais une innocence brisée, lors de son enfance, par un père, qui l'abandonne, et par une mère désaxée, elle-même victime brisée par d'autres. C'est d'ailleurs ce qui fait la densité du titre original : By reason of insanity , formule juridique consacrée aux États-Unis, qui introduit l'idée de coupable-irresponsable lorsqu'un crime est commis sous l'emprise de la folie.
En filigrane, Chessman apporte une dimension sociologique au roman. Ce personnage ayant existé, il ancre la fiction dans le réel. Le cas Caryl Chessman, violeur multirécidiviste condamné à mort, à l'époque la chambre à gaz, défraya la chronique dans les années cinquante et scinda l'Amérique en deux : pour ou contre la peine de mort.
Le retour sur cette affaire, via son "héritier" Bishop, se traduit en une description de la société américaine et de ses travers. Incompétence policière, manipulation des politiques des événements à des fins électorales, mais aussi, dans l'engrenage, la fabrique par les médias du phénomène qu'ils exploitent, ensuite prêts à n'importe quoi pour "vendre du papier". La foule, elle-même, devient paranoïaque et hystérique ; les habitants angoissés tirent sur tout ce qui bouge, et l'on assiste la mise en place progressive de la tyrannie de la peur.
À 10 ans, Thomas Bishop est placé en institut psychiatrique après avoir assassiné sa mère. Il s’en échappe quinze ans plus tard et entame un périple meurtrier particulièrement atroce à travers les États-Unis. Très vite, une chasse à l’homme s’organise : la police, la presse et la mafia sont aux trousses de cet assassin hors norme, remarquablement intelligent, méticuleux et amoral. Les destins croisés des protagonistes, en particulier celui d’Adam Kenton, journaliste dangereusement proche du meurtrier, dévoilent un inquiétant jeu de miroir, jusqu’au captivant dénouement final.
Le livre fondateur d'un genre
Au-delà de l'événement d'une parution aux airs de résurrection, l'ouvrage est un bijou. Tout d'abord du point de vue de l'intrigue, finement menée, échafaudée autour du personnage central diabolique. Bishop est cette figure qui nous est totalement familière aujourd'hui, mais qui représente un avènement littéraire en cette fin des années 1970 : le tueur en série. Il n'est pas, comme tout tueur en série qui se respecte, un maniaque issu de la cuisse de Jupiter, mais une innocence brisée, lors de son enfance, par un père, qui l'abandonne, et par une mère désaxée, elle-même victime brisée par d'autres. C'est d'ailleurs ce qui fait la densité du titre original : By reason of insanity , formule juridique consacrée aux États-Unis, qui introduit l'idée de coupable-irresponsable lorsqu'un crime est commis sous l'emprise de la folie.
En filigrane, Chessman apporte une dimension sociologique au roman. Ce personnage ayant existé, il ancre la fiction dans le réel. Le cas Caryl Chessman, violeur multirécidiviste condamné à mort, à l'époque la chambre à gaz, défraya la chronique dans les années cinquante et scinda l'Amérique en deux : pour ou contre la peine de mort.
Le retour sur cette affaire, via son "héritier" Bishop, se traduit en une description de la société américaine et de ses travers. Incompétence policière, manipulation des politiques des événements à des fins électorales, mais aussi, dans l'engrenage, la fabrique par les médias du phénomène qu'ils exploitent, ensuite prêts à n'importe quoi pour "vendre du papier". La foule, elle-même, devient paranoïaque et hystérique ; les habitants angoissés tirent sur tout ce qui bouge, et l'on assiste la mise en place progressive de la tyrannie de la peur.

Classé dans : Lectures - Mots clés : Shane Stevens
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